Blu-ray 38 Témoins : Interview de Lucas Belvaux !
À l’occasion de la sortie du Blu-ray de 38 Témoins, j’ai eu l’opportunité de pouvoir poser quelques questions à Lucas Belvaux, réalisateur du film.
Pourriez-vous un peu nous raconter la genèse de ce film ? Comment êtes-vous arrivé sur le projet ?
LB. C’est Yvan (Attal) qui m’a apporté le livre de Didier Decoin un peu avant la sortie de Rapt. Il connaissait le fait-divers qui avait inspiré le livre, l’assassinat de Kitty Genovese, en 1964, à New York, et il avait été très frappé par cette situation. De mon côté, je n’avais pas envie de faire un film de “reconstitution”, de tourner un film d’époque, en gardant les vrais noms etc… J’avais envie de me sentir libre et de poser les choses “ici et maintenant”, parler au présent, poser des questions sur le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.
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Quelles furent vos inspirations ou motivations et comment avez-vous abordé le tournage ?
LB. Mon inspiration principale, pour ce film, c’était Fritz Lang, celui de M. le Maudit et de Fury, puis, dans un deuxième temps Samuel Fuller, pour son documentaire sur la libération du camp de Falkenhau. Ce sont des cinéastes, et des films, qui posent des questions sur la condition humaine, la justice, la morale, la lâcheté, bref des questions qui se toujours posées, qui se poseront toujours, auxquelles il n’y a pas forcément de réponses définitives, mais qu’il faut se poser régulièrement.
Lors du tournage, aviez-vous songé à la future sortie en Haute Définition du film et cela a-t-il influencé, ou non, vos choix sur le plateau ?
LB. Sur le plateau, non. Avant, pendant la préparation, on se pose la question du support, bien sûr, avec le directeur de la photo, et la production aussi. Pour moi, la chaîne qui reste la meilleure consiste à tourner en argentique (pellicule 35 mm), puis un scan 4K.
Quelle expérience retenez-vous sur ce film ? Votre meilleur et votre pire souvenir de tournage ?
LB. Beaucoup de bons souvenirs, difficile de choisir. Disons que la grande bonne surprise a été la ville du Havre, ses habitants, le port. La plus grande difficulté, les tournages avec les porte-conteneurs. Leur coût d’exploitation est tel que l’exploitation est forcément prioritaire sur les impératifs de tournage. On est donc obligé de s’adapter.
Parlez-nous un peu du casting que vous avez réuni…
LB. C’est un mélange d’acteurs et d’actrices avec qui j’avais déjà travaillé (Y. Attal, N. Garcia, N. Régnier, P. Descamps) et de “nouveaux” (S. Quinton, F. Feroleto, D. Sandre…). C’est toujours amusant de “marier” des visages, des voix, des expériences, des trajectoires, des personnalités. Toujours agréable quand ça fonctionne entre eux. J’ai été très content du travail des acteurs sur ce film.
Que pensez-vous de la 3D et de l’engouement pour la 3D ? Cela vous tenterait-il de réaliser un film en 3D ?
LB. Je ne partage pas l’enthousiasme de certains pour la 3D. Je pense que ça été essentiellement un argument publicitaire pour pousser les salles à se numériser plus vite, presque en catastrophe. Trop vite en tout cas. Aujourd’hui, 3 ans après la sortie d’Avatar, 75% du parc de salles est passé au numérique et l’intérêt pour les films en 3D commence à décroître. A part ça, je vois plutôt la 3D comme un gadget qui n’apporte pas grand chose à part quelques effets de temps en temps.
Et si vous ne deviez que garder 5 films sur vos étagères…
LB. 500, au moins !
Comment pourriez-vous présenter le film en quelques mots afin de donner envie à mes lecteurs d’acheter le Blu-ray ?
LB. Je pense que c’est un film qu’on peut revoir.
Quels sont vos futurs projets ?
LB. Une comédie sentimentale, donc désespérée.
Un très grand merci à Lucas Belvaux, à Lison Müh-Salaün et à Diaphana pour cette interview – Cédric // www.blurayenfrancais.com